Chacun d’entre nous détient son propre « super pouvoir », il faut juste lui donner les moyens et l’envie de s’exprimer

April 11, 2020

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Chacun d’entre nous détient son propre « super pouvoir », il faut juste lui donner les moyens et l’envie de s’exprimer

Nicolas Froissard

Un des dirigeants du Groupe SOS et fondateur du Mouvement UP
Groupe SOS

Extrait de la préface du livre 365 bonnes pratiques pour créer du lien et mieux travailler ensemble, Alexia de Bernardy – la WE box

« On entend souvent : « L’amour, c’est regarder ensemble dans la même direction. » Mais finalement le travail aussi non ? Les cadres et leurs équipes doivent partager le sens de l’action pour qu’elle soit la plus efficace possible. La direction d’une entreprise, les managers, peuvent prendre leurs décisions seuls. Mais ces décisions et leur mise en œuvre seront plus efficaces si elles ont été préparées collectivement. Avec mon équipe nous nous sommes installés il y a deux ans dans les anciens bureaux de Charlie Hebdo, locaux appartenant à la Ville de Paris et dont personne ne voulait. Je pensais que c’était une opportunité : le siège de notre groupe devenait trop petit ; les locaux de la rue Nicolas-Appert avaient la taille parfaite pour mon équipe et l’immense avantage de se trouver à 3 minutes à pied du siège dont nous devions rester proches géographiquement. Je ne sais pas ce qui se serait passé si, avec mes proches collaborateurs qui partageaient mon avis, nous avions dit à l’ensemble de l’équipe : « Voilà, prenez vos affaires, on va s’installer dans les anciens locaux de Charlie Hebdo. » Ce lieu n’est pas tout à fait neutre. Nous avons insisté sur le fait que nous pensions que c’était une opportunité intéressante, mais que nous prendrions le temps nécessaire pour en discuter. Il y a eu des visites, des échanges nombreux, certains avaient besoin d’être rassurés ou juste de parler, chacun a pu aussi se projeter et dire ce qu’il aimerait comme agencement, décoration, etc. Nous avons pris le temps du partage, et nous sommes tous fiers aujourd’hui d’avoir redonné vie à ces locaux. Il y a un foisonnement d’idées utiles pour nos concitoyens et beaucoup de joie dans ces murs, c’est aussi notre façon de rendre hommage à ceux qui y ont perdu la vie. Même si nous n’en parlons évidemment pas tous les jours, je crois que cette fierté nous unit.

Attention aussi à ne pas oublier le cadre, qui, en entreprise, reste avant tout professionnel. Par expérience, j’ai pu voir que certaines personnes, et notamment les plus jeunes, pouvaient parfois, dans un contexte professionnel bienveillant, permissif et joyeux, oublier pourquoi ils étaient là : atteindre des objectifs. Je me rappelle avoir entendu un manager dire un jour à son équipe : « Nous ne sommes pas qu’une bande de potes, nous sommes une entreprise ! » L’entreprise représente un intérêt collectif qui dépasse les individualités. Ce qui, soit dit en passant, est plus facilement acceptable lorsque les intérêts de l’entreprise sont « nobles ». Je dirais même qu’on ne peut appliquer un management libéré que lorsque les fondamentaux sont là : les personnes doivent avoir les compétences requises pour leur poste. D’où l’importance du recrutement. Le recrutement doit permettre de constituer des équipes homogènes (les personnes peuvent être très différentes dans leur caractère, mais partager grosso modo les mêmes valeurs, une vision de la vie) et surtout compétentes.

Aujourd’hui, au sein de mon équipe, quand quelqu’un part en voyage, il ramène une boule à neige du pays ou de la ville visité. C’est une façon un peu kitch, mais très drôle d’évoquer et partager ce moment de l’autre vie, la vie « perso ». Je ne crois pas que ce soit moi qui aie décrété un jour (et d’ailleurs il n’y a évidemment aucune obligation) qu’il fallait désormais ramener une boule à neige de ses voyages… Ça s’est fait comme ça, je ne sais plus qui en est à l’origine, mais ce qui est important, c’est que c’est le cadre général dans lequel nous évoluons qui le permet. Ces petites traditions, ces moments de convivialité et de partage peuvent paraître anecdotiques. Ils sont au contraire de la plus haute importance. Car le bien-être, comme le diable, est dans les détails.

Et je crois que c’est finalement notre force : quand on prend du plaisir dans son travail et avec les personnes avec lesquelles on travaille, on est meilleur.

Chacun d’entre nous détient son propre « super pouvoir », il faut juste lui donner les moyens et l’envie de s’exprimer.

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